J’ai une formation de juriste et d’Histoire de l’art car je souhaitais d’abord devenir commissaire-priseur. Les arts et le marché de l’art en particulier sont des domaines qui m’ont toujours attirés. J’ai donc travaillé pour un commissaire-priseur puis j’ai ensuite été acheteur pour finalement ouvrir ma propre boutique à Saint-Ouen.
Aller dans les salles de vente pour apprendre ! À force d’assister à des mises aux enchères, vous comprenez comment ce secteur fonctionne. Au bout d’un moment, vous savez reconnaître les objets, vous apprenez à les dater, à identifier le juste prix d’achat. Dès lors que vous connaissez la valeur des objets, vous pouvez les vendre à un tarif juste. C’est-à-dire à un prix qui permettra de vendre et de gagner sa vie. Certains débutants achètent une pièce peu chère et fixent des prix pharaoniques : c’est une erreur car les clients ne sont pas dupes !
Par ailleurs, il est important de maîtriser au moins une ou deux langues étrangères : l’anglais, l’espagnol, l’allemand… Aux Puces et dans la brocante, les clients sont en grande partie étrangers. Ils achètent un objet comme un « souvenir » de Paris, il faut donc être en mesure de leur expliquer l’histoire du bibelot ou du tableau qu’ils achètent. Le goût du contact et de la vente est essentiel.
Un jeune qui démarre a souvent un intérêt pour un secteur particulier comme le design par exemple. Il va s’intéresser à ce qui est dans l’air du temps, à ce qui plaît. Il pourra alors trouver des acquéreurs avec des objets bien ciblés. Sinon, je conseille de se spécialiser : en photographie ancienne, objets religieux, tableaux… C’est très vaste. Pour ma part, j’ai fait le choix d’être généraliste car le mobilier ancien ne se vend plus aussi facilement qu’autrefois. Je propose donc un mélange de meubles et d’objets : des tableaux, services en métal argenté, en cristal de Baccarat… Si vous êtes sérieux, volontaire et travailleur, il est tout à fait possible de trouver sa place.
Il y a trois façons d’acheter pour un brocanteur. Tout d’abord, vous pouvez faire de la publicité dans des journaux ou des prospectus afin d’entrer en contact avec des particuliers qui souhaitent vider une maison lors d’une succession. Vous achetez en général un lot. Mais vous pouvez aussi acheter à des marchands. Enfin, le plus simple est d’aller en salles de ventes à Paris, en banlieue ou en province. Beaucoup d’objets passent et vous achetez selon le prix que vous pouvez mettre. Si vous êtes bons en salles des ventes, vous achetez à un tarif intéressant, ce qui vous permet de vendre ensuite à un prix correct.
Le secteur de la brocante a connu une vraie transformation. Aujourd’hui, vous pouvez trouver une boutique à un loyer raisonnable aux Puces de Saint-Ouen ou ailleurs. Il y a dix ans, les prix étaient trois fois plus chers.